Entrer, rester, être reconnue : les conditions de féminisation des mondes de l’art.
Marie Buscatto est professeure de sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et chercheure à l’IDHES (Paris 1 – Cnrs). Dans cet entretien consacré aux conditions de féminisation du travail artistique, elle fait un point sur les recherches menées depuis une vingtaine d’années sur le travail artistique et décrit de façon très complète les processus sociaux à l’œuvre, de l’invisibilisation à la transgression. L’entretien (15 mn) est sur Vimeo et sur Youtube.
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Paravent dans les concours de musique
- Ecouter sans voir ; impact du paravent sur le recrutement des musiciennes des orchestres de Paris et d’Ile de France. ici
- Le paravent dans les auditions d’orchestre facilite-t-il l’embauche de musiciennes ? Chronique d’Aliette de Laleu sur France Musique. ici
Du genre dans la critique d’art
Marie Buscatto, Mary Leontsini, Delphine Naudier
Pas une oeuvre d’art, pas un-e artiste ne peut échapper au jugement critique ! Que les artistes soient oublié-e-s, dénigré-e-s, invisibilisé-e-s, encensé-e-s, ou transformé-e-s en légendes, leur destinée dépend amplement du travail de sélection, de classement et de hiérarchisation opéré quotidiennement par les critiques d’art. Cet ouvrage interroge à nouveaux frais un point aveugle des analyses de la réception critique : celui du genre.
S’appuyant sur divers terrains – musique, danse, littérature et arts plastiques – menés dans différents pays – Allemagne, Argentine, Canada, Etats-Unis, Espagne, France, Grèce -, il saisit, dans leur diversité et leur complexité, les manières dont le genre opère au sein de cette institution communément appelée « critique d’art ». Sous quelles formes les artistes accèdent-ils et elles aux colonnes des journaux et des revues ? Quels sont les discours genres mobilisés pour catégoriser, hiérarchiser, distinguer les oeuvres, les lectorats, ou les artistes ? En quoi l’appartenance sexuée des critiques d’art contribue-t-elle, ou non, à la bicatégorisation sexuée de la réception critique ? Quels sont les ressorts sociaux des transgressions genrées observées dans la critique d’art à l’aube du XXIe siècle ? ici
Stéréotypes genrés dans l’œuvre, reconnaissance esthétique et succès marchand d’une artiste plasticienne : le cas de Marina Abramović
par Clara Lévy et Alain Quemin
Les performances de l’artiste plasticienne d’origine serbe Marina Abramović permettent d’explorer doublement la thématique des stéréotypes genrés dans l’art. Premièrement, un grand nombre des œuvres de cette artiste traitent de la question de l’identité sexuée et de la domination masculine, même si elle s’est toujours défiée et explicitement démarquée d’un art « féministe ». Deuxièmement, son succès artistique est réel, attesté par un certain nombre de classements indigènes au monde de l’art – mais partiellement fondé sur sa reconnaissance comme artiste féministe (même si, donc, elle refuse cet étiquetage), alors même que sa cote (commerciale) est nettement en deçà, ce en quoi elle occupe bien une position assez typiquement féminine sur le marché de l’art. ici
La culture, c’est (aussi) une question de genre
par Marie Buscatto
Tenter, rentrer, rester : les trois défis des femmes instrumentistes de jazz
par Marie Buscatto
Marie Buscatto, sociologue, est maître de conférences à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, chercheure au Laboratoire Georges Friedmann et membre associée du Centre Maurice Halbwachs (ens-ehess-cnrs). Elle a mené différentes enquêtes ethnographiques dans de grandes organisations modernes – centre d’appels, industrie automobile, entreprises d’assurance, secteur de la distribution – et dans le monde du jazz français. Ses travaux actuels portent sur les difficultés d’accès et de maintien des femmes aux métiers de l’art, et plus largement aux professions supérieures encore très « masculines ». De manière parallèle, elle développe une réflexion épistémologique sur l’ethnographie du travail organisé. Elle a notamment publié Femmes du jazz. Musicalités, féminités, marginalisations (cnrs Éditions, 2007) ; « Chanteuse de jazz n’est point métier d’homme. L’accord imparfait entre voix et instrument en France » (Revue française de sociologie, 44 (1), 2003, pp. 33-60) et « Ethnographies du travail artistique : apports et usages épistémologiques » (Sociologie de l’art, Opus 9-10, 2006, pp. 89-105).ici
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